Dans certains contextes, notamment en milieu tropical maritime, les précipitations peuvent être produites principalement par un processus de pluie chaude. Les particules de précipitations se forment alors principalement dans la phase liquide à des altitudes où la température est supérieure à 0 °C. Le processus très courant de pluie froide correspond, lui, à une situation dans laquelle les particules de précipitations se forment principalement dans la phase solide et la phase de neige, puis fondent en se dirigeant vers le sol.

Cela signifie qu'un orage de pluie chaude produira moins, voire pas du tout, de glace. Cela se produit généralement quand l'« épaisseur des nuages chauds » est très importante, comme la quantité de nuages observée sous le niveau de congélation dans la partie droite de l'image. À des températures supérieures à 0 °C, une couche nuageuse épaisse permet aux gouttes de pluie d'augmenter de taille plus facilement par collision et par coalescence. Autrement dit, les gouttes de pluie s'entrechoquent et s'assemblent pour former des gouttes plus grosses. Ces grosses gouttes ont plus de chance de parvenir au sol sous forme de précipitations et tombent plus vite que les petites gouttes.
Un processus de pluie chaude est plus susceptible de se produire quand la masse d'air présente des caractéristiques tropicales et maritimes. N'oubliez pas qu'il arrive que ces conditions soient réunies à une grande distance des mers tropicales puisque les masses d'air chaud et humide peuvent déferler vers le pôle ou l'intérieur des terres lors du déplacement à grande échelle de systèmes météorologiques. En outre, le soulèvement atmosphérique de basses couches donne couramment lieu à des précipitations extrêmement intenses à partir d'un processus de pluie chaude. Les caractéristiques du terrain ou la discontinuité atmosphérique sont généralement à l'origine de ce soulèvement atmosphérique.

Un orage, où les pluies chaudes ont joué un rôle crucial, a donné en trois heures une quantité de pluie entre 150 mm et 200 mm au Kansas (États-Unis). Il a provoqué une crue éclair sévère sur un petit bassin hydrographique où se trouvait une route à plusieurs voies. Cette tempête présentait une voûte d'écho faible sur le radar, qui montre que la partie la plus intense de l'orage était située près de la base du nuage. On retrouve souvent ce phénomène en cas de pluie chaude. Il en sera question plus en détail dans la partie 4. On peut aussi remarquer l'absence d'éclairs, typique de ce type d'orage. Les prévisionnistes peuvent rechercher la présence de ces caractéristiques afin de déterminer si le milieu favorisera la survenue d'orages avec une présence renforcée des pluies chaudes.